L’annonce a fait grand bruit : la réforme de l’orthographe formulée par l’Académie française en 1990 allait être enfin mise en application à la rentrée 2016 dans tous les manuels scolaires, avec cette mention : « Nouvelle orthographe ».
Ainsi disparaîtraient une partie des accents circonflexes tout comme les traits d’union faisant la liaison entre deux mots. Cela concerne 2 400 mots, et 10 mots devaient bénéficier d’une double écriture, parmi eux : oignon deviendrait « ognon », nénuphar, « nénufar », week-end s’écrivant désormais weekend, coût, « cout » et maîtresse, « maitresse ».
Oui, mais l’Académie française de 2016, s’oppose à la réforme approuvée par l’Académie française de 1990.
Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuelle de l’institution, a ainsi rappelé que « La position de l’Académie n’a jamais varié sur ce point : une opposition à toute réforme de l’orthographe, mais un accord conditionnel sur un nombre réduit de simplifications qui ne soient pas imposées par voie autoritaire et qui soient soumises à l’épreuve du temps. »
Pourtant l’orthographe révisée sera plus présente dans les manuels scolaires à partir de la rentrée 2016. Les deux orthographes seront acceptées, et les enseignants, comme tous les fonctionnaires, pourront utiliser l’une ou l’autre.
Alors qu’un élève sur cinq quitte l’école sans savoir lire, il serait préférable de revoir notre système éducatif plutôt que de polémiquer sur l’accent circonflexe et le trait d’union.
Après la réforme du collège que la majorité des Français a vue comme un abandon de l’excellence et un nivellement par le bas, cette simplification de l’orthographe est pour eux une nouvelle atteinte à leur identité et à leur patrimoine.