Tunisie : des équilibres politiques à construire
Le parti Ennahdha a remporté les premières élections post « révolution de jasmin », en 2010-2011 et il est aujourd’hui la première force au Parlement Tunisien largement devant le parti Nidaa Tounès du président, Béji Caïd Essebsi en proie à des divisions internes, avec lequel il a scellé une alliance gouvernementale.
Bien que peu représenté au sein du gouvernement tunisien avec un seul ministre, Ennahdha pèse en conséquence sur les équilibres politiques du pays.
Très récemment son 10e congrès, qui s’est tenu les 21 et 22 mai derniers s’est voulu une nouvelle étape vers une sorte de prise de distance avec l’islam politique engagée depuis quelques années. Son président, Rached Ghannouchi a même parlé d’entrée dans « l’ère de la démocratie musulmane ».
D’aucuns au sein de son mouvement l’ont qualifié de parti civil et national dans lequel continue à cohabiter dimension politique et dimension religieuse.
Au-delà des intentions affichées, Ennahdha revendique encore aujourd’hui des racines islamiques même si les liens organisationnels tendent à disparaître.
Cette transition démocratique devra bien entendu se traduire dans les faits notamment en ce qui concerne l’évolution de la place des femmes dans la société tunisienne. Je l’appelle de mes vœux.
Marie-Louise FORT