Crise Ukrainienne : pour des relations franco-russes apaisées

Les accords de Minsk I, et surtout II du 12 février 2015, conclus quant à eux selon le format dit « Normandie » entre la France, l’Allemagne, la Russie et des représentants des rebelles ont pour vocation d’instaurer un cessez-le-feu pour mettre fin à la guerre civile en Ukraine orientale dans la région du Donbass.

Rappelons-le, cette guerre civile a débuté en 2014 lors de la crise ukrainienne entre séparatistes pro-russes et forces du gouvernement central par intérim.

Quelle est le souhait de l’Ukraine ? Prioritairement la mise en sécurité du pays par la mise place de frontières bien définies.

La Russie veut, quant à elle, que soit assuré dans le cadre de l’accord un statut spécial aux régions russophones de l’Ukraine. Là résident les points d’achoppement porteurs de tension et les relations confinent au dialogue de sourds.

Une fois cet « état des lieux géoplitique » établi, je souhaiterais situer l’intérêt supérieur de notre pays dans cette crise complexe.

Il me semble que la Russie d’aujourd’hui ne se situe plus dans un rapport idéologique antagoniste ou de civilisation avec l’Europe occidentale. Elle fait partie intégrante de la civilisation européenne et la confrontation géopolitique à laquelle nous assistons a été construite au fil de ces évènements.

Les relations diplomatiques franco-russes doivent redevenir aujourd’hui, comme elles l’ont été par le passé,  un des piliers de la politique étrangère de la France afin que notre pays continue de jouer un rôle majeur sur le continent européen.

Elles doivent se placer bien au-delà de la compétition géopolitique à laquelle nous assistons actuellement et qui confine par trop au  « Russian bashing ».

L’affaire des frégates Mistral est à ce point de vue illustrative de cette situation.

Notre continent, face à la menace islamique radicale, à la guerre en Syrie porteuse du risque d’embrasement du Golfe, de vague incontrôlée de migrants, doit jouer la carte de l’union des forces.

Ainsi, le devenir de l’amitié entre nos deux pays passe, me semble-t-il, par la faculté de mobilisation de nos forces diplomatiques d’établir un dialogue apaisé et constructif. De la force de ce dialogue dépendra notre degré d’indépendance sur la scène internationale.

Marie-Louise FORT

 

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