Débat d’urgence

Semaine du 21 janvier 2013

Intervention dans le cadre du debat d’urgence portant sur « migration et asile: montée des tensions à l’est de la Méditerranée.

Monsieur le président,

Madame le rapporteur,

Hier encore, le ministre des affaires étrangères turc, Mr Davutoglu, a déclaré que la Turquie « ne fermera jamais ses frontières » aux réfugiés syriens.

Je crois, comme vous le rappelez dans votre projet de résolution, que nous ne pouvons que saluer la politique généreuse de la Turquie vis-à-vis des Syriens fuyant la guerre civile et les massacres.

En effet, ce pays accueille déjà plus de 200 000 réfugiés et il est aujourd’hui légitime de se demander combien de réfugiés vont encore arriver et si la Turquie pourra, seule, supporter cet afflux massif. Ceci d’autant plus que, comme vous le savez tous, les camps de réfugiés situés à proximité de la frontière syrienne sont régulièrement victimes de tirs d’obus des partisans du pouvoir syrien. Plus de 10 000 réfugiés syriens attendent encore à la frontière turque.

Le 16 janvier dernier, la directrice exécutive du programme alimentaire mondial, Mme Ertharin Cousin s’est rendue dans les camps . Elle a déclaré « la crise continue, mais nous ne devons pas laisser un seul bébé avoir faim. Nous demandons aux donateurs du monde entier de se joindre aux efforts de la Turquie et de ceux qui aident déjà pour subvenir aux besoins alimentaires de tous ceux qui aident déjà pour subvenir aux besoins alimentaires de tous ceux qui souffrent de la crise syrienne. »

La Turquie a déjà dépensé 360 millions de dollars dont 30 millions sont issus de la solidarité internationale . Un rapport récent du Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU indique que le manque d’espace dans les camps est un défi majeur pour les autorités locales alors que l’hiver fait son apparition. Il est prévu l’ouverture d’un nouveau camp de Nizip pouvant accueillir jusqu’à 5 000 personnes. Cependant la multiplication de camps de réfugiés ne peut être une solution.

Je pense qu’il faut également réfléchir aux actions à mener pour qu’après la fin de la guerre, les réfugiés syriens puissent retourner dans de bonnes conditions dans leur pays .

De manière plus générale, pour les autres migrants et demandeurs d’asile, il est clair qu’aujourd’hui la situation économique et sociale de l »Europe ne lui permet plus d’accueillir toutes les personnes qui croient, je dis bien croient, à une vie meilleure dans un eldorado européen qui n’existe pas…

La situation en Grèce est symptomatique des limites de cette politique e’accueil. Il est de notre devoir de dire la situation mais ne jetons pas la pierre à nos amis grecs et j’ai écouté avec compassion le plaidoyer de nos collegues…soyons solidaires! Sur ce point, il faut que la Turquie contrôle mieux sa frontière avec l’UE. Le déploiement de Frontex sur le territoire turc pourrait être une ébauche de solution.

Si ce matin, en débat d’urgence, nous faisons le constat du présent, il est impérieux de préparer l’avenir et pour ce faire, nous devons réfléchir ensemble à une politique plus cohérente vis-à-vis des pays d’origine des migrants. Le co-développement devrait être une priorité pour permettre à ces hommes et ces femmes désespérés de garder toute leur dignité et surtout de croire en leur devenir et celui de leurs enfants.

MLF

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