Parce qu’il existe un lien ancien, particulier, entre l’Europe et la Russie tissé au fil du temps et de l’histoire, parce que nos deux civilisations sont entremêlées, les relations singulières que nous entretenons avec la Russie – que ce soit l’Empire Russe, même l’URSS ou l’actuelle Fédération de Russie – ont toujours constitué un atout de notre politique extérieure, permettant à notre pays de jouer un rôle majeur dans les affaires du monde.
Les relations franco-russes sont à l’évidence plus que de simples relations bilatérales. Elles restent un élément important de notre politique internationale.
J’en veux pour preuve, le niveau du volume des échanges économiques et commerciaux, l’intensité de nos liens en général qui ont un impact direct sur le climat politique en France, en Europe et dans le monde.
Aussi, l’entretien et le haut niveau de dynamisme de ce dialogue en ces temps troublés constituent des facteurs de paix et de stabilité en Europe.
Le triste recensement des menaces : l’islamisme radical et son corollaire le terrorisme international, le conflit israélo-arabe, la situation en Syrie, en Libye et en Irak, la crise migratoire, le nucléaire iranien, la prolifération d’armes d’extermination massive, le réchauffement climatique, nous enseigne la nécessité d’un partenariat fort et durable, d’une coopération sans faille avec la Russie.
Le continent européen a besoin d’être uni face à ces menaces réelles et en particulier face au risque de voir le conflit Syrien embraser la totalité du Golfe, et l’immigration s’accroître dans des conditions insupportables pour les Européens.
Je rappellerai, dans ce droit fil d’idées, que dès septembre 2015, Vladimir. Poutine, à la tribune de l’Assemblée Générale de l’ONU, a appelé à une vaste coalition internationale contre Daesh et les autres groupes terroristes en Syrie ; coalition qui pourrait rassembler en son sein toutes les forces capables de faire réellement face à la barbarie djihadiste.
Le renforcement de l’amitié entre la Russie et la France doit donc répondre aux intérêts essentiels fondamentaux des deux pays avec un objectif principal celui de lutter contre les islamistes radicaux.
Enfin et plus largement, la France doit œuvrer, en y prenant toute sa place, à la construction de relations nouvelles entre l’Europe et la Russie.
En effet, hormis la question de la sécurité et la lutte contre l’État islamique afin de permettre son anéantissement, des nécessaires relations réactivées pourraient être crées autour des axes suivants: une solution politique rapidement trouvée en Ukraine, un nouveau partenariat stratégique permettant la reconnaissance de valeurs communes, un approfondissement des relations commerciales, une coopération dans le domaine de la sécurité extérieure, ou encore des relations accrues dans le domaine de l’énergie.
J’observe d’ailleurs que ces exigences ont trouvé des débuts de concrétisation.
A l’Assemblée nationale, tout d’abord, par l’adoption en avril dernier, au nom du groupe « Les Républicains » de la proposition résolution de mon Collègue Député Thierry MARIANI, invitant le Gouvernement à ne pas renouveler les mesures restrictives et les sanctions économiques imposées par l’Union européenne à la Fédération de Russie (no 3585 ) à la suite de la crise Ukrainienne.
Dans les relations avec la Russie dans le domaine spatial ensuite. Notre coopération avec la Russie s’est concentrée sur les programmes d’accès à l’espace dans le cadre de l’accord intergouvernemental du 26 novembre 1996 et Thomas Pesquet sera le dixième Français à bord de Soyouz MS-03 dont l’équipage occupera la station spatiale internationale jusqu’en mai prochain.
A la lumière de ces considérations, j’estime que la France doit impérativement rester un interlocuteur privilégié de la Russie.
Il en va de son leadership diplomatique en Europe.
Marie-Louise FORT